BTP Côte d’Ivoire – Un poumon économique régional vu par Vidal (Médiapart)
Source | Médiapart | 05.06.2018
C’est loin d’être un scoop, mais la Côte d’Ivoire se porte bien. Que ce soit sur les plans économique, politique ou social, force est de constater que le pays, qui a pourtant connu une période de grandes tensions entre 2010 et 2011, est reparti de l’avant. L’an dernier, il enregistrait ainsi l’un des taux de croissance les plus élevés au monde (+7,6 %), après avoir dépassé la barre des 10 % en 2012. Et, deuxième Etat africain et quatrième mondiale en termes de création de richesse, la Côte d’Ivoire ne devrait pas s’arrêter là : d’après la Banque mondiale, en 2018 comme en 2019, la croissance de son économie dépassera également les 7 %.
Faciliter le mouvement des entreprises
Tout sauf un hasard. Le gouvernement ivoirien a fermement décidé d’inscrire la Côte d’Ivoire sur la voie de l’émergence d’ici 2020. Certes, il reste, comme l’a souligné la Banque mondiale dans un rapport publié en février dernier, quelques marches à gravir. Comme, par exemple, améliorer la connectivité et moderniser ses entreprises, tout en s’ouvrant un peu plus à l’extérieur. Mais c’est un fait : Abidjan est l’un des poids lourds régionaux – voire continentaux.
Leaders de la sous-région, les Ivoiriens peuvent aider à tirer vers le haut leurs voisins, via la signature de partenariats notamment. Ce qu’ils font. Il y a quelques semaines, le Burkina Faso, le Mali et la Côte d’Ivoire ont ainsi paraphé un accord visant à instaurer plusieurs Zones économiques spéciales (ZES) aux confins des trois pays – une première dans la région. Le but ? Accélérer leur intégration économique, grâce à la mise en place de projets de développement socio-économique communs. Avec, entre autres, des avantages fiscaux et juridiques, afin de faciliter le mouvement des entreprises et des capitaux.
Développement des infrastructures
Ce n’est pas la première fois que certains acteurs d’Afrique de l’Ouest s’engagent aux côtés de la Côte d’Ivoire. En octobre dernier, le Ghana avait signé avec elle trois mémorandums dans divers domaines industriels, notamment pour développer la coopération autour de leurs ressources minières ; en juillet 2017, c’est la Guinée qui annonçait vouloir intensifier sa relation économique avec Abidjan, « un partenaire stratégique d’avenir pour les pays de la sous-région ». Et en 2009, un Traité d’amitié et de coopération avait été signé entre Abidjan et Ouagadougou, déjà, et prévoyait tout un ensemble de projets économiques – de construction/réhabilitation d’infrastructures routières ou ferrées notamment.
L’an dernier, d’ailleurs, les échanges commerciaux entre Ivoiriens et Burkinabé ont franchi la barre des 232 milliards de francs CFA (soit 355 millions d’euros), les deux pays voisins ayant lancé plusieurs projets d’infrastructures, débutés cette année pour certains. Rien de surprenant à cela ; Alassane Ouattara, le président ivoirien, a souhaité que son pays, afin d’intégrer le cercle des émergents, développe massivement ses infrastructures. A Abidjan, les chantiers s’enchainent, entre le pont Henri Konan Bédié en 2015, le prolongement de l’autoroute du Nord, construite en 2013, ou encore l’apparition d’un métro d’ici 2022.
Complémentarités entre pays
Si, d’après la Banque mondiale, la Côte d’Ivoire doit encore progresser sur certains points, sa bonne santé économique ainsi que son statut d’acteur de premier rang en Afrique de l’Ouest en font nécessairement l’un des moteurs de la région. Et plus particulièrement de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’une des zones les plus intégrées du continent, dont le commerce intra-régional évolue annuellement entre 15 et 20 milliards de dollars. Abidjan, deuxième économie de la région après le Nigéria, représente effectivement 25 % du volume global des échanges, et se place ainsi devant Abuja.
Reste que, malgré un marché de plus de 300 millions de consommateurs et d’importantes ressources, la CEDEAO pâtit de la dépendance de ses acteurs, plus ou moins prononcée, vis-à-vis des anciennes puissances coloniales. Ceci amoindrissant de facto les volumes d’échanges internes. Comment y remédier et inciter les pays d’Afrique de l’Ouest à commercer entre eux ? Il faut pour cela développer les complémentarités entre pays, assouplir les contraintes douanières et, plutôt que de créer de la valeur ajoutée à l’extérieur des frontières, transformer les matières premières au sein de la région.
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