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BTP Côte d’Ivoire – Pourquoi le secteur ivoirien de la construction continue de décoller

Source | Jeune Afrique | Remy Darras |04.04.2020

Une croissance annuelle de 26 %. C’est la tendance qu’a connue le secteur du BTP en Côte d’Ivoire entre 2012 et 2018, selon le baromètre du Groupement ivoirien du bâtiment et des travaux publics (GIBTP), auquel JA a eu accès en avant-première.

Métro d’Abidjan, réhabilitation du pont Félix-Houphouët-Boigny qui enjambe la lagune Ébrié, nouveaux terminaux portuaires, quartiers résidentiels et complexes hôteliers, aménagements routiers, construction de stades en vue de la CAN 2023…

Avec un taux d’accroissement annuel de 26 % enregistré entre 2012 et 2018 et un chiffre d’affaires qui a quadruplé au même moment, de 405 à près de 1 562 milliards de F CFA (2,38 milliards d’euros), le secteur du BTP (28 000 employés, dont 83 % dans de grandes entreprises) s’affiche comme l’un des plus dynamiques de Côte d’Ivoire, reflétant bien la façon dont le pays s’est relevé de sa période de crise.

Le BTP est d’ailleurs le troisième plus gros créateur d’emplois (10 % chaque année) du pays, derrière le commerce (31 %) et l’industrie manufacturière (15 %).

Et s’il fallait un seul exemple pour matérialiser cette tendance générale, ce serait le doublement de la demande en ciment au cours de la même période, qui est passée de 2 à 4 millions de tonnes, soit 500 000 t de plus par an. C’est ce qui ressort d’un rapport à paraître (« Dynamiques du secteur du BTP en Côte d’Ivoire »), commandé par le Groupement ivoirien du bâtiment et des travaux publics (GIBTP, qui regroupe la majeure partie des acteurs du secteur), que Jeune Afrique a pu consulter en avant-première. Et dont nous livrons ici les principales tendances.

  • Un réseau routier bien développé, mais qu’il faut entretenir

Avec 6 500 km de chaussées asphaltées et 75 600 km de routes non revêtues, le réseau ivoirien est l’un des plus développés de la sous-région, « mais le mauvais entretien des routes durant la dernière décennie fait perdre au pays cet avantage régional, souligne l’étude. Près de trois quarts des routes bitumées [soit 4 875 km] ont un âge qui varie entre 15 et 35 ans. »

Ce alors que les routes sont conçues pour une durée de quinze ans. Trois cents travaux routiers doivent être menés d’ici à 2021.

  • Un déficit de 400 000 à 600 000 logements

Dans le domaine de l’habitat, le déficit de logements est évalué entre 400 000 et 600 000 unités, et se creuse de 40 000 à 50 000 unités chaque année. La majorité de la demande concerne des logements économiques.

« La pénurie de logements sociaux économiques ayant entraîné une hausse de la construction résidentielle », indique le rapport.

Les promoteurs affrontent de nombreux obstacles : la sécurisation du foncier, la viabilisation des terrains (réalisation des adductions d’eau et des branchements électriques), qui alourdit les coûts de construction, et un système financier qui ne permet pas un accès aux crédits à long terme pour les classes moyennes.

  • Des investissements désormais portés par le privé

« La filière du BTP, longtemps soutenue par des investissements publics, est maintenant surpassée par l’investissement privé », note le rapport.

Une croissance annuelle de 26 %. C’est la tendance qu’a connue le secteur du BTP en Côte d’Ivoire entre 2012 et 2018, selon le baromètre du Groupement ivoirien du bâtiment et des travaux publics (GIBTP), auquel JA a eu accès en avant-première.

Métro d’Abidjan, réhabilitation du pont Félix-Houphouët-Boigny qui enjambe la lagune Ébrié, nouveaux terminaux portuaires, quartiers résidentiels et complexes hôteliers, aménagements routiers, construction de stades en vue de la CAN 2023…

Avec un taux d’accroissement annuel de 26 % enregistré entre 2012 et 2018 et un chiffre d’affaires qui a quadruplé au même moment, de 405 à près de 1 562 milliards de F CFA (2,38 milliards d’euros), le secteur du BTP (28 000 employés, dont 83 % dans de grandes entreprises) s’affiche comme l’un des plus dynamiques de Côte d’Ivoire, reflétant bien la façon dont le pays s’est relevé de sa période de crise.

Le BTP est d’ailleurs le troisième plus gros créateur d’emplois (10 % chaque année) du pays, derrière le commerce (31 %) et l’industrie manufacturière (15 %).

Et s’il fallait un seul exemple pour matérialiser cette tendance générale, ce serait le doublement de la demande en ciment au cours de la même période, qui est passée de 2 à 4 millions de tonnes, soit 500 000 t de plus par an. C’est ce qui ressort d’un rapport à paraître (« Dynamiques du secteur du BTP en Côte d’Ivoire »), commandé par le Groupement ivoirien du bâtiment et des travaux publics (GIBTP, qui regroupe la majeure partie des acteurs du secteur), que Jeune Afrique a pu consulter en avant-première. Et dont nous livrons ici les principales tendances.

  • Un réseau routier bien développé, mais qu’il faut entretenir

Avec 6 500 km de chaussées asphaltées et 75 600 km de routes non revêtues, le réseau ivoirien est l’un des plus développés de la sous-région, « mais le mauvais entretien des routes durant la dernière décennie fait perdre au pays cet avantage régional, souligne l’étude. Près de trois quarts des routes bitumées [soit 4 875 km] ont un âge qui varie entre 15 et 35 ans. »

Ce alors que les routes sont conçues pour une durée de quinze ans. Trois cents travaux routiers doivent être menés d’ici à 2021.

  • Un déficit de 400 000 à 600 000 logements

Dans le domaine de l’habitat, le déficit de logements est évalué entre 400 000 et 600 000 unités, et se creuse de 40 000 à 50 000 unités chaque année. La majorité de la demande concerne des logements économiques.

« La pénurie de logements sociaux économiques ayant entraîné une hausse de la construction résidentielle », indique le rapport.

Les promoteurs affrontent de nombreux obstacles : la sécurisation du foncier, la viabilisation des terrains (réalisation des adductions d’eau et des branchements électriques), qui alourdit les coûts de construction, et un système financier qui ne permet pas un accès aux crédits à long terme pour les classes moyennes.

  • Des investissements désormais portés par le privé

« La filière du BTP, longtemps soutenue par des investissements publics, est maintenant surpassée par l’investissement privé », note le rapport.

De 14 % dans le cadre du Plan national de développement (PND) 2012-2015, la commande privée s’établit désormais sur la période du PND 2016-2020 à 56 % (la commande publique étant passée logiquement de 86 % à 44 %).

« L’introduction des contrats PPP dès 2012 a permis aux entreprises implantées en Côte d’Ivoire d’avoir accès aux marchés publics. » Mais, pour près des trois quarts des entreprises interrogées, l’État se positionne toutefois comme le premier commanditaire de marchés.

  • Une concurrence rude entre acteurs ivoiriens et étrangers

Jadis incontournables, les acteurs étrangers comme Bouygues et ses filiales Colas et Setao, ou encore Franzetti et Razel, partagent de plus en plus le terrain avec des champions locaux comme PFO Africa, premier acteur du secteur, NSE-CI et La Route africaine (LRA), analyse l’étude.

« Les conditions d’accès aux marchés publics sont plus favorables aux grandes entreprises, qui disposent de cadres techniques et d’équipements spécifiés dans les critères de préqualification, et qui disposent également du capital nécessaire, ou bien ont accès au crédit bancaire, pour le cautionnement du marché. Même si l’on constate un nombre important d’intervenants dans le secteur, la plupart n’ont pas encore l’expérience et les compétences nécessaires pour se voir confier de grands chantiers », note le rapport.
  • Un fort risque de défaut de paiement

Pour 32 % des acteurs interrogés, la principale contrainte demeure le manque de financements, et ce qui en découle : difficulté à honorer les factures, manque de capacités financières pour exécuter le projet, réticence des établissements financiers. Ce qui entraîne le retard dans l’exécution des projets, la baisse du chiffre d’affaires et de la rentabilité, et « menace la survie des entreprises, chose beaucoup plus ressentie par les PME », indique le rapport.

  • Des logements « en hauteur » pour pallier la rareté du foncier

Pour développer la filière et surmonter les difficultés liées à la rareté du foncier en ville, le rapport préconise la construction de logements en hauteur, « ce qui garantirait un niveau de marge élevé par unité ».

Il prône également pour cela des techniques de construction modernes, comme la préfabrication, « qui pourraient faire ressortir une baisse des coûts d’environ 30 % et une réduction des délais de réalisation de 40 % à 50 % ».

Ce alors que « les intrants – matériaux, équipements – sont relativement chers en comparaison au marché sous-régional, et/ou présentent souvent une qualité médiocre voire défectueuse », ajoute le GIBTP.


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