BTP AFRIQUE – Le Financement de l’immobilier Commercial en Pleine Croissance en Afrique Francophone
SOURCE | Afrikatech | 14.08.2018
Malgré le ralentissement économique auquel quelques pays africains sont confrontés, les financements internationaux alimentent toujours les marchés immobiliers en Afrique. Cependant, les promoteurs immobiliers et les fonds équités, réajustent leurs stratégies d’investissements. Celles-ci sont, en effet, de plus en plus ciblées. Depuis plusieurs années une nouvelle tendance est apparue. Désormais, le secteur immobilier et les industries connexes contribuent de manière significative au PIB du continent africain. Cette évolution devrait se poursuivre durant les prochaines années.
La typologie des investissements financiers
En Afrique subsaharienne, la majorité des constructions est financée par le biais de fonds immobilier. En 2016, l’entreprise britannique Actis a créé le fonds « Actis africa real estate fund 3 (Area3) » d’un montant de 500 millions de dollars.
Ce capital doit servir à l’immobilier en Afrique subsaharienne. Il doit être injecté dans la construction de résidences, de locaux industriels et de bureau dans les grandes zones urbaines d’Afrique subsaharienne. Actis se positionne désormais comme l’un des plus grands fonds immobilier pour la zone Afrique.
Le fonds Area3 regroupe de nombreux contributeurs tels que des institutions axées sur le financement du développement originaires d’Amérique du Nord, d’Europe, d’Asie mais également du continent africain.
L’objectif d’Area3 vise à satisfaire une infime partie de la demande en immobilier de qualité réclamée par les centres urbains dynamiques. Area3 se distingue par sa capacité à avoir su identifier des opportunités immobilières sûres
Le volume des capitaux en faveur de l’investissement et du développement immobilier connaît une croissance continue. De nouveaux véhicules d’investissement font leur apparition depuis quelques années.
Parmi les investisseurs les plus actifs, les fonds lancés par les Sud-africains deviennent de plus en plus importants et notamment en Afrique de l’Ouest. Ce type d’investisseurs, au même titre que ceux européens, arabes ou chinois privilégient la diversification de leur portefeuille. Ils cherchent également à se positionner sur un marché dont la croissance est encore faible.
Outre l’Afrique de l’Ouest, les investisseurs sud-africains continuent à investir en Afrique orientale et centrale. En effet, ces deux régions présentent des rendements élevés.
Les investisseurs en provenance du Moyen-Orient s’orientent plutôt vers des projets immobiliers à grande échelle.
L’ensemble de ces investissements constitue donc une véritable opportunité pour les acteurs évoluant dans le secteur de l’immobilier. En effet, le marché immobilier en Afrique subsaharienne se justifie par la croissance démographique associée à l’urbanisation. Le profil des jeunes générations africaines est de plus en plus urbanisé. Ces derniers ouvrent ainsi la voie au développement du secteur immobilier.
L’immobilier commercial comme moteur de la croissance
Jusqu’à présent, l’immobilier commercial peut être considéré comme le moteur de la croissance du secteur immobilier. Il constitue un axe majeur de l’activité de développement. De fait, il a contribué à l’apparition du concept du centre commercial. En effet, celui-ci s’impose de plus en plus dans les grandes villes d’Afrique subsaharienne. Nairobi, se positionne désormais comme la ville la plus favorable au développement de projets de « Malls », mais également de projets résidentiels.
La région francophone de l’Afrique de l’Ouest est également concernée. Les pays situés au nord du Nigéria intéressent de plus en plus les investisseurs. Le lancement de l’hypermarché français Carrefour à Abidjan, en Côte d’Ivoire, laisse présager ce que sera la nouvelle tendance.
Conjointement à cette demande, les villes les plus importantes d’Afrique subsaharienne sont confrontées à une insuffisance d’espace d’entreposage moderne.
Dans le cadre du développement urbain, de grands parcs industriels sont en cours de construction tels que celui de Tatu City, non loin de Nairobi, qui à terme doit devenir une ville moderne de 70 000 habitants, à la pointe de la technologie. Ce projet immobilier hors-normes est financé par des investisseurs locaux et étrangers. Le coût total est évalué à 2,25 milliards de dollars et doit générer plus de 220 000 emplois. Il s’agit d’un hub technologie comprenant des espaces d’habitation, des centres commerciaux, des points de vente au détail, des aires de loisirs, etc.
Le développement de ce type de projet immobilier va connaître une forte expansion durant les prochaines années.
L’immobilier dans le secteur hôtelier en pleine croissance
L’offre déficitaire en chambres, problématique à laquelle le secteur hôtelier doit faire face, profite à l’immobilier et tout particulièrement la construction hôtelière. Celle-ci connaît une forte croissance en Afrique subsaharienne.
Cette expansion s’explique par différents facteurs : croissance démographique dynamique, déficit structurel de l’offre en chambres, tourisme en progression dans certaines régions. En 2017, la construction d’établissements hôteliers s’élève à 1,7 milliards de dollars, avec une prévision qui se chiffre à 1,9 milliard pour l’année 2018. Le financement de ces constructions immobilières provient d’investissements.
L’Afrique de l’Est représente la région ayant connu, en 2016, l’évolution la plus importante en termes de l’infrastructure hôtelière. La ville de Kigali a été choisie comme siège de la filiale de la chaîne hôtelière Marriott International qui prévoit de construire 5 nouveaux hôtels en Afrique du sud. Le montant de l’investissement avoisine les 218 millions de dollars.
Les technologies et les tendances qui permettront à l’Afrique de se réapproprier le marché de l’immobilier
Le secteur de l’immobilier africain est confronté à des changements profonds dus aux différentes tendances de fond liées aux nouvelles technologies et aux évolutions du mode de consommations.
L’Afrique, pour se réapproprier le marché de l’immobilier doit exploiter les nouvelles technologies pour s’imposer. Il peut s’agir par exemple de celles en relation avec la réalité augmentée qui permet d’offrir aux clients une expérience immersive ou d’automatiser le parcours de l’acheteur de sa recherche jusqu’à l’offre d’achat qui se réalise online.
L’immobilier africain est encore à la recherche de son nouveau business model. Durant les prochaines années, le secteur immobilier doit poursuivre sa croissance, et ce, de manière exponentielle.
SOURCE | La Minute | Martin Degaussin | 09.08.2018
« Le marché continue de croître plus rapidement que le reste du monde » – JD Diabira, Président de la BHCI.
Le Sommet bilingue de l’Investissement Immobilier Francoreal prévu les 16 et 17 Octobre 2018 à Dakar, Sénégal, offrira une plateforme qui permettra à tous les grands investisseurs et développeurs du secteur immobilier d’évaluer les opportunités dans l’une des zones les plus dynamiques en termes de croissance dans le monde à savoir les zones francophones de l’Afrique subsaharienne (Afrique de l’Ouest et Afrique centrale).
Dotée d’une stabilité monétaire et macro-économique grâce à l’Union Économique Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), cette région intégrée et en plein développement dispose de nombreux avantages concurrentiels selon le Président de la BHCI JD Diabira, premier fournisseur de prêts hypothécaires immobiliers dans la région, et du conseiller immobilier local, Ivan Cornet de Latitude Five.
En tant que 2 des 30 conférenciers de haut niveau confirmés pour le forum, la conférence de 2 jours a été organisée en partenariat avec Teyliom, le plus grand investisseur et développeur immobilier de la région.
Pour Cornet, qui a passé la dernière décennie à développer l’immobilier commercial basé à Abidjan-Côte d’Ivoire, ce forum offre aux délégués locaux, régionaux et internationaux une plateforme pour apprendre, réseauter et conclure des marchés.
« Cela fait une décennie que je partage l’histoire de l’Afrique Francophone lors de l’évènement le plus important dédié à l’immobilier africain – le Sommet de l’Investissement Immobilier Africain (API) – et aujourd’hui, ils organisent une conférence d’une grande envergure soutenue par les plus grands investisseurs et certains grands noms de la région » Dit-il.
Alors qu’Abidjan a longtemps été une zone attractive pour les investisseurs grâce son port commercial et à son rôle de porte d’entrée vers l’Afrique de l’Ouest francophone, l’émergence du Sénégal stimulée par ses investissements dans l’infrastructure et l’immobilier l’a placé à égalité avec son plus grand voisin, explique Cornet.
« Il y a quelques années de cela, Abidjan était le seul marché pour les investisseurs étrangers, cependant l’investissement de plus de 2 milliards de dollars réalisé dans la ville de Diamniadio à Dakar, les politiques gouvernementales proactives, ainsi que la croissance solide du PIB, en font une zone très attractive et stable politiquement ».
La possibilité d’obtenir des rendements de 10% dans différents secteurs a rendu l’Afrique francophone attrayante pour Cornet par rapport à l’Europe. En dépit de ces succès, il croit que l’amélioration rapide des fondamentaux et en particulier l’accès au financement, conduira à une augmentation structurée de l’investissement.
Pour le spécialiste en prêts hypothécaires, JD Diabira de BHCI (PDG), incarnant une nouvelle vague de prêteurs offrant une gamme de prêts adaptée à la plupart des promoteurs africains de la région, que la demande massive accueille favorablement.
« Le nombre de projets susceptibles d’être financés ne pose pas de problème et proviennent à 80 % du marché local ; et nous ne sommes même pas encore lancés dans une campagne marketing » rapporte-t-il.
Ajoutant que « bien vrai que le marché soit encore modeste, il est en train de croître à une vitesse plus rapide que partout ailleurs dans le monde et nous voyons aussi les investisseurs institutionnels locaux se détourner d’investissements directs en fonds propres pour des transactions immobilières financées par la dette. Pour moi, c’est un signe d’une nouvelle sophistication du marché. »
Alors que la demande reste élevée, l’accès au financement reste un défi sur le marché, mais la difficulté n’est pas le résultat de ce que les gens pensent, comme il l’explique. ” Le manque de capital n’est pas un problème aussi important qu’on le pense”, souligne-t-il en indiquant le nombre d’augmentations de capital réussies sur le marché.
Plutôt, selon Diabira « il nous semble que le vrai problème est la volonté des prêteurs à accorder des prêts ou pas. »
D’après lui, la raison est que les prêteurs locaux ont eu peu de raisons d’octroyer des prêts hypothécaires; du fait de la haute prévalence des obligations gouvernementales sur le marché selon lesquelles les banques ont collecté 6 à 7 % pour « une obligation sans risque à valeur simple » ajoute-t-il.
Et pendant que cette « culture de la préfecture française de style 1940 » persiste, Diabira pense que les entreprises spécialisées et les nouvelles banques panafricaines entrant actuellement sur le marché réussiront dans leurs projets et contribueront également à l’approfondissement du marché. “Heureusement, ce n’est pas un problème pour les prêteurs spécialisés, comme nous, nous prêtons parce que c’est ce que nous faisons, et c’est la seule chose que nous faisons”, ajoute-t-il.
Et tandis que le marché local continue d’évoluer et de se développer en fonction de la demande et des nouvelles compétences, les développeurs internationaux sont généralement financés par leur pays d’origine, explique Diabira.
« Nous sommes une entreprise de prêteurs locaux (quoique affiliés à une institution canadienne), dirigée par des Africains. Nous sommes des locaux et ce qui nous intéresse le plus c’est de financer les Africains dans la région UEMOA.»
Pour l’organisateur du Francoreal, Kfir Rusin, le directeur général d’API Events, cet évènement est une conférence d’une grande envergure, et enregistre un taux de réponse incroyable.
« Le marché local, ainsi que notre solide base de fonds panafricains multimilliardaires en dollars, nos partenaires de capital-investissement et nos développeurs immobiliers sont enthousiasmés par cette région et nous croyons que cet événement bilingue débouchera sur de nouveaux partenariats et de nombreuses transactions dans la région. »
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