Batirici |Busness France | 01.01.2019

LA CÔTE D’IVOIRE FACE À L’URBANISATION

Le 16 mai dernier, Business France a eu le plaisir de recevoir la délégation ivoirienne menée par M. François Albert AMICHIA, Ministre de la Ville de Côte d’Ivoire, Maire de la commune de Treichville (Abidjan) et Président du Conseil des Collectivités Territoriales de l’espace UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine). En plein milieu de l’élaboration de leur plan d’urbanisation, la délégation ivoirienne est venue échanger avec les acteurs français dans le but de créer un plan d’actions combinant urbanisation et développement durable. Cette rencontre s’inscrit dans une chronologie d’évènements autour de la thématique de la ville durable en Côte d’Ivoire, avec le Sommet Afrique-France 2020 en perspective.

La Côte d’Ivoire connait actuellement un taux d’urbanisation de 52% et un taux de croissance de 2,6% de la population urbaine : il est vital de mettre les outils nécessaires à disposition des habitants pour bien vivre en ville. La Côte d’Ivoire est le premier pays d’Afrique à avoir mis en place un ministère de la ville, initiative qui illustre un véritable désir d’innover. Ce ministère a un rôle transversal : il assure une mobilisation et une collaboration solide entre tous les acteurs œuvrant pour la ville durable. Ces acteurs sont des partenaires de développement, des entreprises, des collectivités locales, et bien sûr les autres ministères de Côte d’Ivoire.

Les défis actuellement relevés par la Côte d’Ivoire sont principalement causés par une urbanisation qui peut être qualifiée de « subie », dans le sens où elle s’est faite rapidement et le temps a manqué pour adopter les bons réflexes. Le Ministère de la Ville souhaite maintenant anticiper les besoins. Les défis sont aussi géographiques, avec l’érosion côtière au sud, la déforestation au centre et la désertification au nord.

LA VILLE DURABLE PASSE PAR L’INNOVATION

La Côte d’Ivoire œuvre déjà sur des projets tels que l’élaboration de centrales solaires, l’épuration des eaux, la construction de logements sociaux économiques et le développement de la mobilité urbaine. Le territoire de la ville de Songon, en banlieue d’Abidjan, se positionne comme ville pilote de ces changements grâce au déploiement d’un modèle urbain inspirant qui pourra être répliqué.

Des acteurs français travaillent activement en Côte d’Ivoire, avant même les engagements de la France lors de la COP21. Pour donner quelques exemples, près de 30 entreprises du Pôle de Compétitivité Aqua-Valley y sont présentes, ainsi que des projets réalisés par l’Association des Architectes Français à l’Export (AFEX). Des architectes de l’entreprise Karawitz travaillent également dans le domaine de l’éducation sur des programmes de logement par exemple. Sogea-Satom est quant à elle sur des projets routiers, GDS International y développe des solutions solaires et Setec est sur des projets de mobilité comme, entre autres, le métro d’Abidjan.

Le Ministère de la Ville ivoirien souhaite attribuer la priorité des projets d’urbanisme à l’énergie et à la création d’emplois pour les jeunes locaux. Il y a un désir d’investir dans un transfert de technologies avérées et adaptables aux besoins locaux. La Côte d’Ivoire va également accueillir la Coupe d’Afrique des nations de football en 2023, qui représente une importante occasion pour améliorer les infrastructures.

Le territoire ivoirien est en pleine expansion, il y a de nombreuses opportunités pour la Côte d’Ivoire et la France de travailler ensemble sur la thématique de la ville durable, non seulement pour permettre une restructuration urbaine, mais aussi pour renforcer les liens entre les deux pays.

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