BTP Côte d’Ivoire- Frederick Kawuma : nouveau siège, nouveau Fonds, nouvelle mission café pour l’OIAC
Source. CommodAfrica| 02.05.2019
café pour l’OIAC
Aujourd’hui, le siège de l’Organisation interafricaine du café (OIAC) est au troisième étage du bâtiment gouvernemental ivoirien de la Caistab. Créée le 7 décembre 1960 par 11 chefs d’Etat africains, l’OIAC est l’une des toutes premières organisations intergouvernementales à avoir été créée en Afrique. Elle représente des millions de producteurs de café sur le continent, le café étant l’un des principaux piliers de nombreuses économies du continent. Pourtant, l’Organisation est peu visible, ce qui complique sa vocation à jouer un rôle actif dans l’amélioration de l’image du café africain. «C’est pourquoi un siège autonome est absolument nécessaire», explique le secrétaire général, Frederick Kawuma, àCommodAfrica. Et après des années d’attente, il semble toucher au but. Deuxième pilier de la stratégie du Dr Kawuma, un fonds africain pour le café est également mis en place pour financer des projets de café à grande échelle. Enfin, l’OIAC est sur le point d’intégrer l’organisation de l’Union africaine et de devenir son unité spécialisée sur le café, ce qui devrait lui donner davantage de capacités financière et politique pour mettre en avant le café africain alors que la consommation mondiale augmente. «Toutefois, l’OIAC ne considère pas l’UA comme une source de financement, car nous savons que la Commission est déjà confrontée à des problèmes financiers. Au lieu de cela, l’IACO s’appuiera sur différents partenariats pour financer la transformation de l’industrie du café en Afrique» , tient à préciser de suite le patron de l’OIAC.
L’OIAC veut construire une nouvelle image du café africain afin de lui donner un coup de pouce. Comment vous y prenez-vous ?
Lorsque je suis arrivé à l’Organisation interafricaine du café (OIAC) en 2013 et que j’ai constaté que son siège se trouvait dans le bâtiment de la Caistab, au ministère de l’Agriculture de Côte d’Ivoire, depuis presque 40 ans, j’ai pensé qu’il n’était pas approprié pour une organisation telle que l’OIAC de ne pas avoir son propre domicile. J’ai donc demandé au gouvernement de Côte d’Ivoire si nous pouvions avoir un terrain pour installer notre propre siège. Ce fut un long débat jusqu’à la décision prise en Conseil des ministres le 1er juillet 2015 de nous attribuer un terrain de 6 000 m2. Peu après, nous avons reçu l’attestation de la présidence de la République.
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Avec cette réalisation, nous avons commencé à rechercher des partenaires potentiels qui pourraient venir à nos côtés pour réaliser ce projet. Tout d’abord, j’avais besoin d’un architecte. Mais les architectes que nous avons contactés souhaitaient que nous disposions de l’argent dès le départ. Mais nous n’avions pas d’argent ! Enfin, un architecte, un jeune homme de Côte d’Ivoire, Cedric Kouassi, a manifesté son intérêt. Je lui ai fait part de mon concept et il a proposé différentes permutations. Nous sommes finalement tombés d’accord sur un et il a proposé un design. Le concept visait un bâtiment écologique: générer de l’électricité à partir du soleil abondant d’Abidjan grâce à l’utilisation de la technologie photovoltaïque, réutiliser et purifier l’eau utilisée dans le bâtiment et recycler tous les déchets générés.
Le projet a été présenté à l’assemblée générale annuelle de l’IACO en novembre 2015 à Luanda, en Angola, et a été approuvé par les membres. Le concept que j’avais dans le business plan était de trouver un partenaire avec lequel nous serions d’accord pour un accord de construction-exploitation-transfert (BOT) afin de créer ce bâtiment qui abriterait sur trois étages notre siège social, le reste du bâtiment devant être géré par le partenaire. Le loyer de l’immeuble serait affecté au service du prêt contracté par notre partenaire.
Le bâtiment a deux tours: l’une de 15 étages et l’autre de 20 étages. Dans la conception, je voulais un centre de conférence avec un auditorium principal pouvant accueillir 1800 personnes et un plus petit de 1300 places. Il y aura un centre commercial et les partenaires avec lesquels nous avons parlés voudraient convertir une des tours en un hôtel. IACO donnerait l’hôtel en bail à l’opérateur.
Tous les revenus générés par ces activités iraient au service du prêt que le partenaire prendra pour financer ce projet.
Création du Centre africain du café pour l’excellence
Dans ce centre commercial, envisagez-vous de créer un magasin qui présente et vend les cafés d’Afrique ?
Ce sera un centre commercial et nous essaierons d’attirer des entreprises pour qu’elles prennent des espaces. Parce que c’est un investissement. Espérons qu’une des sociétés vendra du café qui fournira du café de différents pays africains producteurs.
Actuellement, vous restez en attente du seul titre de propriété du gouvernement de la Côte d’Ivoire ?
Oui. Et ce certificat du titre foncier devrait nous être donné bientôt. L’architecte a mené les différentes études requises pour le permis de construire parce que notre partenaire veut que nous nous occupions de tout ceci. Mais tout cela sera mis en place très bientôt. Une fois que cela sera fait, le partenaire dirigera le reste du processus.
Quand la construction doit-elle commencer ?
Nous espérons que les travaux démarreront un peu plus tard cette année et qu’en début d’année prochaine, les travaux de construction seront bien avancés.
Pourquoi est-il si important que l’OIAC ait son propre bâtiment ?
Imaginez: c’est l’une des plus anciennes organisations intergouvernementales d’Afrique, créée en 1960. Elle représente une industrie qui était au cœur de l’économie de nos pays africains : le café! Et il n’a pas de maison, pas de place, pas de visibilité.
Il est donc essentiel pour nous d’avoir ce bâtiment pour qu’il devienne le centre d’excellence africain pour le café. Nous aurons un laboratoire moderne qui sera en mesure de faire toutes les analyses de café, les gens pourront envoyer des échantillons pour analyse ; tous types d’analyse seront possibles. Nous aurons également un centre de formation pour l’Afrique. Ce sera, effectivement, le Centre d’excellence du café africain.
Avoir un siège pour l’Organisation devrait pouvoir montrer au reste du monde que c’est là qu’on peut venir et voir les cafés africains.
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