BTP CÔTE D’IVOIRE – LE STADE D’EBIMPE SERA PRET POUR LA CAN 2021
BATIRICI| AIP | 01.01.2019
Abidjan– Toutes les conditions sécuritaires et environnementales requises seront réunies pour que le Stade olympique, en construction à Ebimpé, dans la commune d’Anyama (Abidjan Nord), puisse abriter la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), annonce le chef de mission des travaux de construction de l’ouvrage, Mme Diomandé Affissiata.
A l’occasion d’une visite du chantier, le 25 décembre 2018, l’ingénieur en bâtiment et urbanisme a relevé les principales caractéristiques du futur Stade olympique comparativement à celui du Plateau, le Stade Félix Houphouët-Boigny qui a une capacité de 35 000 places.
Un Stade intelligent, offrant plus de commodités
Le Stade d’Ebimpé qui sera le plus grand de l’Afrique de l’Ouest, en termes de superficie (60 000 places), est bâti sur un terrain de 20 hectares. Le Stade même a une capacité au sol de 61 250 m², soit un peu plus de 6 ha, poursuit l’agent du Bureau national d’études techniques et de développement (BNETD).
Cette infrastructure met aussi l’accent sur le côté sécuritaire. « Avant, le problème de sécurité ne se posait pas tellement. Aujourd’hui, avec l’évolution, on a beaucoup plus de penchant pour la sécurité et l’environnement. Nous avons fait une étude d’impact environnemental, pour mettre le Stade dans des conditions requises, pour pouvoir abriter la CAN », précise Diomandé Affissiata.
Le chef de mission des travaux de construction du Stade d’Ebimpé souligne que l’ouvrage comporte cinq niveaux, à savoir un rez-de-chaussée plus quatre étages. Au rez-de-chaussée, se trouvent des salles fonctionnelles, c’est-à-dire les magasins, les salles de la presse et de la police, les restaurants. En somme, « tout ce qui peut faire fonctionner le Stade, même les salles pour les athlètes ».
Au niveau du premier étage, il y a la plateforme des spectateurs. Au 2ème, il y a celle des VIP. Au 3ème étage, l’on a encore des salles, des bureaux. Et au 4ème étage, il y a des salles fonctionnelles pour des spectacles. Toutes choses qui font dire au chef de mission du projet de construction qu’il s’agit d’un Stade « intelligent ».
Un ouvrage financé par la coopération ivoiro-chinoise
Projet initié par la coopération ivoiro-chinoise, le futur Stade olympique d’Ebimpé a vu ses travaux de construction démarrer suite au lancement officiel effectué par le vice-président de la République de Côte d’Ivoire, Daniel Kablan Duncan, le 22 décembre 2016. La fin des travaux est prévue pour le 21 octobre 2019, soit une durée de 34 mois.
Une partie des travaux incombe à la partie chinoise. Ces travaux consistent à construire le Stade et tout ce qui est à l’intérieur de la surface de 20 ha.
L’extérieur des 20 ha incombe à la partie ivoirienne. La Côte d’Ivoire a pour devoir de fournir l’électricité, l’eau, le terrassement et l’Internet à la partie chinoise pour qu’elle puisse s’installer, explique le chef de mission du BNETD.
En outre, certains travaux secondaires sont dévolus à la Côte d’Ivoire après la construction du Stade. Il s’agit notamment du VRD (Voirie et Réseaux Divers, ndlr), c’est-à-dire la voirie autour du stade, l’assainissement, l’éclairage.
Selon Diomandé Affissiata, ces travaux sont indispensables pour le fonctionnement même du Stade parce que les Chinois travaillent à l’intérieur des 20 ha. « Et, par exemple, au niveau de l’évacuation d’eau pluviale, les travaux à l’intérieur du Stade vont s’arrêter sur la clôture des 20 ha et la partie ivoirienne doit prendre à partir de cette limite pour pouvoir évacuer. Pour ces travaux-là, nous sommes en phase d’étude pour pouvoir les réaliser, auquel cas, le Stade ne pourra pas fonctionner », poursuit-elle.
Le gros œuvre déjà réceptionné
La réception partielle du gros œuvre du Stade olympique d’Ebimpé s’est déroulée le mardi 18 décembre 2018. « Nous avons fait en majorité le gros œuvre qui consiste à surtout faire la stabilité de l’ouvrage. Il s’agit notamment de tout ce qui est béton, structure. (…) Actuellement, nous sommes en train de faire les travaux concernant les lots techniques, la plomberie, l’électricité, la climatisation, pour pouvoir combler », ajoute l’ingénieur.
Elle affirme qu’à ce jour (25 décembre 2018, ndlr), les travaux ont avancé à 60%. « Le gros œuvre concerne 30% des travaux, avec le démarrage des travaux du second œuvre, nous sommes aujourd’hui à 60% », indique Diomandé Affissiata, notant qu’au niveau de la partie ivoirienne, ont été effectués des travaux primaires d’amenée d’eau, de raccordement électrique, de télécommunication et de terrassement général.
Le financement de l’infrastructure
Le montant pour la construction du stade est de 64 milliards FCFA qui incombe à la partie chinoise. Au niveau de la partie ivoirienne, il se chiffre à quatre milliards FCFA pour les réseaux primaires. Et pour le réseau secondaire, le coût ne peut être pour l’instant chiffré puisque l’on est en phase d’étude.
Concernant le calendrier, le chef de mission du BNETD rassure que par rapport à la construction du stade, les travaux respectent le délai. Au niveau de la partie ivoirienne, les réseaux primaires, la réception des travaux est déjà faite et donc là, il n’y a aucun souci.
« Pour la construction du Stade, selon le planning que les Chinois nous ont fourni -puisqu’ils nous donnent le planning général sur les 34 mois et un planning mensuel-, le Stade pourrait même finir avant la date fixée, disons en juin 2019. Mais, avec les 34 mois, on va à octobre », conclut l’ingénieur en bâtiment et urbanisme.
Le pari féminin du chef de mission du projet de construction du Stade olympique d’Ebimpé
Appelée affectueusement ‘’maman’’ par les ouvriers sur le chantier, Mme Diomandé Affissiata, du haut de son mètre 58 (1m58), est très dynamique et a le profil de l’emploi. En effet, elle a déjà conduit les travaux de construction du siège de l’AIBEF à Treichville (son 1er chantier), du Centre de recherche océanologique de Vridi, des Sites culturels des VIIIème Jeux de la Francophonie (Musée et Bibliothèque nationale, Plateau) ainsi que la réhabilitation du Bloc ministériel du Plateau, entre autres. La construction de la Salle de conférence du ministère des Affaires étrangères au Plateau et de l’Hôpital général de Gagnoa lui ont d’ailleurs valu une distinction, celle de Meilleur agent du BNETD en 2011.
« En tant que femme, c’est avec grand plaisir que j’exerce ce métier, ça ne me gêne pas du tout ! Il n’y a pas de particularité à le faire, seulement, il faut avoir un plus de courage et faire beaucoup de sacrifices. C’est cette leçon qu’il faut donner aux femmes », commente celle que ses proches appellent “Affi”, 51 ans. Ce produit de l’ENSTP de Yamoussoukro, transformée par la suite en INP-HB, où elle a poursuivi progressivement son cursus, dirige environ 1 500 ouvriers sur le chantier du Stade olympique d’Ebimpé dont une trentaine d’agents du BNETD. « Elle mérite vraiment la reconnaissance de l’Etat, à travers un Prix d’Excellence », résume une de ses proches qui s’est dite vraiment fière de cette mère de cinq enfants.
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